Je ne reviendrai pas en détail sur la question du service militaire volontaire, qui vient d’être longuement évoquée. Une partie de la jeunesse est en difficulté d’insertion, et il nous faut trouver des solutions. D’autre part, nous avons vu en ce début d’année qu’il existait aussi une jeunesse en mal de République, pour laquelle il faut également chercher des solutions, afin qu’on la fasse entrer, autant que faire se peut, dans la communauté nationale. Je propose donc de faire du service civique un véhicule – un parmi d’autres – pour répondre à cette problématique.
L’idée est de proposer une solution gagnant-gagnant, y compris pour les armées – à la différence, peut-être, d’autres systèmes. L’armée pourrait accueillir un certain nombre de jeunes volontaires – par exemple 5 000 au maximum si le système connaissait du succès –, sous le statut du service civique, mais adapté au cadre militaire. Ces jeunes vivraient au sein des unités, par paquets homogènes et en nombre relativement limité de façon à ne pas être une charge pour elles, afin que, par un effet d’osmose, ils bénéficient de la capacité de l’armée à former des jeunes. En contrepartie – je n’entre pas dans les détails faute de temps –, l’armée, après que les jeunes auront été formés pendant, par exemple, deux mois, bénéficierait de la présence de ces… soldats, puisqu’il s’agit bien de cela qu’il s’agit, qui vivraient la même vie que les professionnels de l’unité, avec toutefois des limitations, qui pourraient être la non-participation à des opérations extérieures ou à des opérations armées ; en revanche, ils pourraient parfaitement servir, sur le plan national, pour des opérations de sécurisation des populations, l’opération Sentinelle étant un exemple parmi d’autres.
Je crois que cette proposition s’inscrit dans le cadre de ce que le Président de la République a annoncé, c’est-à-dire l’universalité du service civique. Le ministre a lui-même évoqué ce matin la nécessité de regarder comment les armées pouvaient accueillir le service civique. Eh bien, j’offre là une perspective sur laquelle il serait sans doute bon de travailler.