Bpifrance est un excellent partenaire pour les compagnies d'assurances, comme en témoigne le programme France Investissement, par exemple. Mais elle est un partenaire parmi d'autres. D'autres types de coopération sont-ils envisageables ? Pourquoi pas, nous sommes à l'écoute. Cependant, nous avons déjà l'expérience de coopérations très efficaces avec la Caisse des dépôts en matière de financement des ETI et des PME. Les assureurs, pleinement conscients du nombre insuffisant de ce type d'entreprises dans notre pays, contribuent en effet volontiers à l'effort consenti pour les développer. Au demeurant, la conjoncture actuelle, notamment la faiblesse des taux d'intérêt, incite nos financiers à se tourner vers ce type d'investissement, qui peut être à la fois prometteur et utile à la rentabilité des fonds de nos assurés.
Nous avons ainsi constitué, avec la Caisse des dépôts, des fonds de prêt ou de capital en faveur des ETI et des PME : les fonds NOVA, en 2012, et les fonds NOVO, en 2013. Ces opérations se font dans un cadre collaboratif entre des compagnies d'assurances volontaires, la Caisse des dépôts et d'autres organismes qui lui sont proches, tels que le Fonds de réserve des retraites. Le fonds NOVO, premier fonds de prêts à l'économie, a été créé par les assureurs et la Caisse des dépôts pour les assureurs et la Caisse des dépôts. Ses résultats financiers ainsi que ceux des fonds NOVA, consacrés au marché boursier des mid cap, sont extrêmement satisfaisants depuis l'origine. Par ailleurs, nous achèverons, la semaine prochaine, la mise en oeuvre d'un troisième fonds, NOVI, une SICAV de long terme qui financera, pour 20 %, des actions cotées d'entreprises, pour 40 %, de la dette non cotée et, pour 40 %, des actions d'entreprises non cotées. Ce fonds de 600 millions d'euros réunit 23 investisseurs, tous volontaires ; il est confié à deux gestionnaires que nous avons choisis au terme d'une compétition très sélective et dont les frais de gestion sont fort raisonnables – ce qui n'est pas toujours le cas dans le monde du private equity.
Ces opérations sont conformes à l'intérêt de nos assurés et contribuent à des politiques publiques, mais de manière volontaire et sélective. Je ne vous cache pas que les assureurs français sont allergiques au fléchage que l'on a pu connaître à certaines époques et que certains acteurs ont la velléité de rétablir. Ce type de dispositif, assez peu moderne est non conforme aux règles communautaires.
Nous menons donc déjà des actions conséquentes avec des entités publiques, et nous entendons les poursuivre. Nous avons ainsi le projet de constituer, avec les mêmes entités et dans le même esprit, un quatrième fonds qu'il serait prématuré d'évoquer plus en détail. Bpifrance peut-elle s'inscrire dans cette démarche ? Il faudrait poser la question au directeur général de la Caisse des dépôts.