Intervention de général Jean-Pierre Bosser

Réunion du 26 mai 2015 à 21h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

général Jean-Pierre Bosser, chef d'état-major de l'armée de terre :

Les APNM traiteront essentiellement de la condition militaire et ne sont donc en rien assimilables aux syndicats tels qu'on peut les connaître en Allemagne ou ailleurs. Les normes applicables à ces associations restent à préciser, sachant que le ministre de la défense les veut interarmées et intercatégorielles. Je ne suis donc pas du tout inquiet quant aux risques que vous évoquez, monsieur Candelier.

J'ai trois préoccupations concernant les forces spéciales : le renouvellement du parc de véhicules – il est en cours et nous avons incité les industriels à nous faire rapidement des propositions – ; la fourniture de jumelles de vision nocturne, prévue par le texte à hauteur de 3 900 unités destinées au commandement des opérations spéciales (COS) ; enfin, dans le pilier « Forces spéciales », est prévu un groupement d'appui aux opérations spéciales (GAOS). Je n'ai pas l'intention d'affecter des unités à temps plein à ce pilier, mais de fidéliser des unités spécifiques qui servent en dehors des forces spéciales. Ainsi, une unité du 2e régiment de dragons NRBC sera fidélisée aux forces spéciales pour que, le jour où elles auront besoin d'une compétence NRBC, elles sachent que c'est cette unité qui sera mobilisée. Le GAOS est donc un noyau dur auquel viennent s'agréger, dès les phases d'entraînement, de nombreuses petites unités avec des savoir-faire très différents.

En matière de déflation des effectifs, monsieur Dhuicq, il nous restera 3 000 postes à supprimer dans l'armée de terre.

L'emploi de l'armée de terre sur le territoire national est une question de fond. La réponse ne m'appartient pas. J'ai seulement tâché de vous montrer qu'un soldat était capable de remplir trois types de missions différentes : il peut agir aujourd'hui sur le territoire national, participer demain à une opération d'aide aux populations, avant de réaliser de nombreuses autres missions plus classiques. L'efficacité des 11 000 soldats supplémentaires est donc à multiplier par trois types de missions.

J'ai le sentiment que notre relation avec les Français a beaucoup évolué et qu'elle est plutôt bonne. Ils se sont accoutumés à voir près de chez eux des soldats en armes alors que j'avais quelques inquiétudes, au départ, sur notre mission de protection – faut-il qu'ils soient habillés, armés comme à Gao ? Je mettrai donc plutôt en avant l'aspect protecteur sur le territoire national et garderai le côté agressif, dont on a besoin, pour l'extérieur.

Dans le nouveau modèle, j'ai voulu rapprocher les écoles de l'entraînement, donc le formateur de l'employeur. Nous allons rénover entièrement notre conception de la formation et de l'entraînement, c'est-à-dire imaginer de nouvelles normes de soutien, de nouveaux parcs en cohérence.

Pour ce qui est du moral, mon souci est de maintenir l'adhésion des soldats à la mission Sentinelle. À l'heure actuelle, je n'ai aucune crainte à ce sujet : tous les soldats que je rencontre sont heureux d'y participer, notamment ceux qui n'ont pas l'occasion de partir en OPEX. Pour ne rien vous cacher, ils n'en ont pas moins exprimé un certain nombre d'attentes en matière de primes, de décorations. Des décisions en la matière seront annoncées le moment venu.

J'en viens à l'usure du matériel. Nos véhicules de l'avant blindés (VAB) effectuaient 1 000 kilomètres par an en métropole et 1 000 par mois en Afghanistan. Ils en effectuent1 000 par semaine au Mali. Nous n'avions pas fini de régénérer les véhicules rentrés d'Afghanistan que déjà les premiers véhicules du Mali arrivaient sur les chaînes. Le chiffre de 500 millions d'euros prévus pour l'EPM, dont 50 millions par an pour l'armée de terre, correspond bien à la régénération des véhicules engagés à l'extérieur.

Enfin, je pense que le choix des sites pour le SMV ne suscitera aucune polémique. Le général Clément-Bollée a établi un tableau à double entrée, choisissant un certain nombre de facteurs – capacité à retrouver un emploi localement, infrastructures du site, possibilité de passer le permis de conduire… Il vous expliquera pour quelles raisons nous avons retenu les deux sites qui nous paraissaient répondre au plus grand nombre de critères, Montigny-lès-Metz et un site en région parisienne. Nous sommes à la recherche du troisième.

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