Intervention de Dr Lutz-Christian Funke

Réunion du 21 mai 2015 à 12h00
Mission d'information commune sur la banque publique d'investissement, bpifrance

Dr Lutz-Christian Funke, senior vice président de KfW Bankengruppe :

a KfW a été fondée en 1948 avec l'argent du plan Marshall, dans l'idée de ne pas verser des subventions directes mais plutôt de subventionner les prêts accordés, de façon à pouvoir récupérer de l'argent. C'est ce que nous faisons depuis presque soixante-dix ans.

La KfW appartient à la République fédérale à hauteur de 80 % et aux länder à hauteur de 20 %. Les länder ne relèvent cependant pas, à proprement parler, de la stratégie de la KfW dans la mesure où chacun d'eux dispose de sa propre banque.

Le siège de la KfW est à Francfort mais nous avons également des succursales à Berlin – depuis la chute du Mur –, à Bonn – après la faillite de la Deutsche Ausgleichsbank – et à Cologne. La KfW a également des bureaux à l'étranger, mais principalement dans le cadre de ses activités d'aide au développement, à l'instar de celles que mène l'AFD, l'Agence française de développement.

Son bilan avoisine aujourd'hui les 530 milliards d'euros, chiffre variable en fonction de la parité avec le dollar. Elle emploie 5 500 personnes environ, contre 1 500 il y a vingt ans.

Elle a donc beaucoup grandi en taille, pour devenir la troisième banque allemande aujourd'hui, et bientôt la deuxième devant la Commerzbank. Cette évolution n'était pas prévue, mais elle donne matière à réfléchir sur celle du marché bancaire.

L'élément le plus important, au regard de nos capacités de refinancement, est la notation AAA. La KfW bénéficie, aux termes de ses statuts légaux, de la garantie de la République fédérale pour son refinancement, mais selon un mécanisme – « l'Anstaltslast » – qui signifie plutôt, en fait, qu'elle ne peut pas faire faillite.

Fait nouveau, la KfW est désormais soumise à la loi bancaire, et relève, comme les autres banques, du régulateur allemand, le Bundesanstalt für Finanzdienstleistungsaufsicht (BaFin).

La banque ne distribue pas de bénéfices. Cette année, ceux-ci ont atteint 1,5 milliard d'euros, et ils sont utilisés pour subventionner les taux d'intérêt des prêts accordés. En d'autres termes, nous subventionnons des programmes via les taux d'intérêt, notre capacité de refinancement nous offrant des marges de manoeuvre en la matière. En moyenne, nos taux d'intérêt sont de 1 %. C'est évidemment moins intéressant que par le passé compte tenu du programme d'assouplissement quantitatif de la BCE. Cela signifie que si une entreprise n'emprunte pas maintenant, elle ne le fera jamais.

Nos prêts respectent un principe de « on-lending » ; autrement dit, ils sont indirects. Nous ne faisons pas de cofinancement. Un accord de non-concurrence nous lie aux banques qui distribuent nos prêts aux entreprises moyennant une commission, dans le cadre de programmes désignés comme étant ceux de la KfW. Nous pouvons ainsi, par exemple, financer la totalité de ces prêts ou y contribuer à hauteur de 50 %, la banque assumant alors le complément.

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