Intervention de Dr Lutz-Christian Funke

Réunion du 21 mai 2015 à 12h00
Mission d'information commune sur la banque publique d'investissement, bpifrance

Dr Lutz-Christian Funke, senior vice président de KfW Bankengruppe :

Oui, et cette visibilité est d'ailleurs nécessaire. Nous avons, pendant un certain temps, pratiqué le « global loan », versant ainsi 1 milliard d'euros à la Deutsche Bank ou 500 millions à la Commerzbank, dans le cadre de prêts aux PME. Or, le client final, dans ces opérations, ignorait la contribution de la KfW. Nous nous sommes donc réorientés vers des programmes plus spécifiques, dédiés en particulier aux start-ups et à l'innovation. Cette visibilité est rendue nécessaire par le niveau de nos taux d'intérêt, sachant qu'un crédit général est plus cher qu'un crédit fléché vers un domaine spécifique. Notre système fonctionne mieux, bien entendu, dans les périodes où les taux d'intérêt sont plus hauts : une entreprise peut aujourd'hui obtenir, de la part des banques, des prêts à 1 % compte tenu de l'abondance des liquidités en Allemagne, et c'est plutôt le niveau d'investissement par les entreprises qui pose problème.

Nos missions sont multiples ; elles résident d'abord dans la promotion de l'économie allemande, et ensuite dans des opérations internationales. S'agissant du premier volet, la « Mittelstandsbank » est dédiée à la promotion des PME, la « Kommunal und Privatkundenbank et le Kreditinstitute », aux constructions de logements, à l'éducation et au financement de projets d'infrastructures communaux. L'ensemble de ces activités représente de 40 à 50 milliards d'euros par an. Quant au second volet, la KfW Banque de développement se consacre à la promotion des pays en développement et des pays émergents ; la KfW IPEX-Bank, elle, est notre bras armé commercial. Nous avons eu, à ce sujet, des discussions avec les banques privées et la direction générale de la concurrence à Bruxelles, discussions qui ont conduit, il y a quinze ans, à l'accord dit Monti 2. La plupart des opérations de financement de l'export sont assurées par cette filiale notée AA. Nous n'avons pas de problème particulier avec les banques privées car les règles sont claires ; au reste, des représentants de ces banques siègent dans notre conseil de surveillance, ce qui leur permet d'exprimer d'éventuels désaccords, en toute transparence.

La KfW est dotée d'un conseil d'administration présidé, selon une alternance annuelle, par les ministres des finances et de l'économie. Ce fonctionnement pose parfois quelques problèmes, au vu des préoccupations parfois différentes de ces deux ministères. Le conseil d'administration comprend notamment sept membres désignés par des ministères ainsi que des délégués du Bundestag et du Bundesrat, dont les sept membres assurent ainsi une représentation des länder. Les autres sièges se répartissent entre des représentants des banques, des caisses d'épargne, de l'industrie, des communes, ainsi que des représentants des secteurs de l'agriculture et du commerce. Au total le conseil d'administration comprend trente-sept membres : c'est trop, bien entendu, et les discussions y sont parfois difficiles, mais cette organisation permet une représentativité complète de l'économie allemande. La KfW dispose aussi de comités dédiés, par exemple aux risques et aux crédits.

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