Nous ne faisons pas de financement à court terme : c'est plutôt le rôle des banques. Quant à nos prêts, ils sont toujours fléchés vers l'investissement.
S'agissant du plan Juncker, les choses ne sont pas encore très claires. Le Parlement s'est lui aussi penché sur le sujet, et il faudra réfléchir aux questions de régulation. Le point positif, cependant, est que, pour la première fois, le système ne repose pas sur des subventions directes mais sur des garanties à l'investissement. Reste à savoir s'il sera possible de mobiliser effectivement les 300 milliards d'euros annoncés. La principale difficulté, pour la BEI, n'est pas de trouver des liquidités mais des projets intéressants et financièrement viables.
Quant aux programmes du Fonds européen d'investissement (FEI), ils sont intéressants mais les procédures restent trop bureaucratiques. Les programmes trop complexes ne fonctionnent pas, en raison notamment de l'abondance des liquidités sur le marché : peut-être ont-ils un impact dans les pays économiquement plus faibles, du sud de l'Europe, mais en Allemagne – et sans doute en France –, ce n'est pas le cas. Les entreprises s'orienteront toujours vers les programmes les moins compliqués, même s'ils sont un peu plus chers. Nous avons fait part de ces critiques à M. Hoyer, le président de la BEI : nous comprenons les exigences du contrôle budgétaire mais, en Allemagne, il est d'usage d'expliquer la façon dont l'argent doit être employé. Cette règle n'a pas cours à Bruxelles, ce qui rend les choses plus difficiles.
Les critères d'éligibilité et d'additionnalité doivent aussi être clarifiés : il faudra trouver les projets qui ne pouvaient voir le jour sans les garanties annoncées. J'ai évoqué le sujet hier avec des responsables de la CDC ; chacun oeuvre donc dans le même sens auprès de la BEI.