Je me réjouis que le Conseil européen ait enfin pris des décisions en matière d'immigration. Je tiens tout de même à rappeler que la Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale et moi-même en particulier avons appelé l'attention dès octobre 2013 de l'Europe sur ce problème. Or il a fallu attendre la mort de près de 4 000 personnes pour que celle-ci sorte de son inertie. Comme l'a déclaré le secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-Moon, l'Europe doit amplifier son aide en la matière. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre l'arrivée de nouveaux drames. Les 100 millions d'euros de Frontex ne sont rien ! Il aurait fallu augmenter de manière bien plus significative le budget de Frontex. L'Europe apporte une aide équivalente – 9 millions par mois – à celle que l'Italie fournissait seule dans le cadre de Mare Nostrum. C'est insuffisant.
S'agissant du mandat du Conseil de sécurité de l'ONU, quelles sont les positions de la Russie et de la Chine ?
J'avoue ne pas comprendre la différence entre les « quotas » et la « répartition solidaire ». M. Cazeneuve avait, me semble-t-il, donné son aval à la proposition de la Commission prévoyant d'instaurer des quotas, avant que le Président de la République et le Premier ministre n'effectuent presque aussitôt un virage et n'évoquent une répartition solidaire de l'Union européenne. Comment les réfugiés seront-ils concrètement répartis ? Pourriez-vous nous donner des exemples précis ?
Où en est la directive sur le PNR ?
Enfin, quid de la situation du Royaume-Uni, où se sont récemment déroulées des élections législatives ? Nous souhaitons tous que ce pays demeure au sein de l'Union européenne. Si certaines des réformes demandées par Londres paraissent acceptables, comme le renforcement des pouvoirs des parlements nationaux, que nous demandons nous aussi depuis longtemps – l'abandon de l'objectif contenu dans les traités d'une « union toujours plus étroite » me paraît, quant à elle, une simple question de posture –, en revanche il me paraîtrait inacceptable que les décisions concernant la zone euro relèvent d'une double majorité, car cela permettrait aux Britanniques de décider de questions relevant d'une zone à laquelle ils n'appartiennent pas. Compte tenu de son succès, le Premier ministre britannique risque d'anticiper la date du référendum sur le maintien du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne car il souhaite le gagner. Si nous devons nous montrer conciliants, nous ne devons pas pour autant accepter toutes les exigences de M. Cameron, qui sera reçu par le Président de la République dans quelques jours.