Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 26 mai 2015 à 17h15
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, présidente :

M. Cazeneuve n'a pas vraiment répondu à la question que j'ai posée, la semaine dernière, dans le cadre des questions au Gouvernement. Établir une ligne Maginot autour de l'Europe, est-ce la solution ? Laisser tout le poids de l'accueil à l'Italie, à la Grèce, qui est un pays en difficulté, et à Malte, qui est une petite île, est-ce faire preuve de solidarité européenne ? Je rappelle que si la France fait partie des cinq pays d'accueil, elle est celui qui accueille le moins de migrants : elle en a même accueilli moins en 2014 qu'en 2013. Comment, par ailleurs, faire le tri entre les migrants et les demandeurs d'asile à la descente des bateaux ? Et comment renvoyer en Érythrée ou ailleurs les femmes et les enfants ?

L'Union européenne n'a pas répondu à toutes ces questions, qui dépassent le cadre du règlement de Dublin dans une situation de crise. Ceux qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés sont actuellement les pays voisins : le Liban ou la Jordanie. Il convient également de craindre un effet déstabilisateur de la situation libyenne sur la Tunisie. Le sommet entre l'Afrique et l'Union européenne ne devrait-il pas concourir à trouver des solutions à ce grave problème ?

La France a accueilli 506 Syriens, sur les 5 000 que doit recevoir l'Europe, et s'apprête à en accueillir de nouveau 500 d'ici à 2016. Notre politique visant à préférer la « répartition solidaire » aux « quotas » est-elle à la hauteur des enjeux ? La France, qui fait partie des grands pays des droits de l'homme, devrait pousser les autres États membres de l'Union à adopter, au sein du Conseil européen, des positions parallèles sur la question syrienne.

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