Intervention de Daniel Tribouillard

Réunion du 3 juin 2015 à 9h30
Commission des affaires économiques

Daniel Tribouillard, président-directeur général de Leonard :

M.Herth nous a interrogés sur notre situation en Russie, où nous avons réussi à nous développer. Nous avons ouvert des magasins à Moscou, puis dans toute la Russie, ce qui, après notre développement en Asie, nous a donné un relais de croissance.

La crise du rouble nous a fait perdre nos clients russes pendant un an. Il semble qu'ils commencent à revenir. Certains assisteront, le 20 juin, à la présentation de notre collection été 2016. À la fin de l'année dernière, quand je me suis rendu en Russie, j'ai rencontré une incroyable hostilité. On reprochait aux Français de ne pas avoir livré les Mistral, ce qui avait pour conséquence que les femmes russes ne s'habillaient plus en Leonard ni en Chanel. Nous attendons qu'elles reviennent vers nous.

Madame Maquet, le savoir-faire est à la base de mon entreprise. Nous veillons à l'entretenir grâce à une formation permanente. Mes successeurs ont appris l'esprit Leonard et la manière de le développer. Ils auront la lourde responsabilité de le faire évoluer.

Si des jeunes veulent exporter, ils doivent avoir le courage de voyager, ce dont les Français n'ont pas toujours envie. Il faut aussi avoir une idée et s'y tenir. La réussite tient dans quatre le secret : le travail, le travail, le travail et la chance.

M.Benoit s'est demandé comment relancer l'industrie française. Quand j'ai démarré en 1958, l'industrie textile lyonnaise était la meilleure au monde. Elle a totalement disparu, ce qui nous a contraints à nous déplacer. Mermoz, le meilleur imprimeur du monde, qui se trouvait à Bourgoin Jallieu, a fermé, victime des 35 heures et des charges sociales. Je me suis battu pour maintenir cette entreprise dont la fermeture nous oblige à nous faire imprimer des tissus en Italie. Nous nous interdisons toutefois de le faire en Chine. J'aimerais savoir comment relancer une industrie qui nous manque tant.

Mme Bonneton m'a demandé quel rôle jouent nos filiales étrangères. Ma réponse est simple : elles font vivre mon entreprise française qui, sans elles, n'aurait pas le moyen d'investir dans la recherche, la création et de développement de nouvelles boutiques.

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