Si je n'insiste pas davantage sur le fait que les politiques menées par les uns et les autres se différencient de moins en moins, c'est que le rétrécissement des alternatives objectives dépasse manifestement le cadre des dispositions institutionnelles que nous pouvons changer. Reste que le resserrement de la contrainte extérieure, qui a coïncidé en France avec la première alternance politique depuis longtemps, a pu peser d'un poids particulier dans la désaffection vis-à-vis du politique.
Je ne vois rien de critiquable dans les collectifs citoyens dont vous parlez. Ils participent au contraire d'un fonctionnement sain et normativement acceptable de la démocratie. Ces jeunes gens en effet ne réclament pas un quota de places réservées, mais s'organisent pour accéder au pouvoir. C'est leur choix et la liberté que notre régime leur garantit. Est critiquable en revanche, à mes yeux, le fait que le législateur ou le constituant s'arroge le droit de décider à la place des électeurs de la manière dont ils doivent être représentés.