Intervention de Bernard Manin

Réunion du 29 mai 2015 à 9h00
Groupe de travail sur l'avenir des institutions

Bernard Manin :

Je n'ai pas établi de liste de préconisations. Je me suis attardé sur les mécanismes délibératifs que je connais, sans avoir la prétention d'être exclusif d'autres visions ni de vous proposer la panacée. Quant aux quotas et aux dispositifs contraignants, ils ne doivent être utilisés qu'en dernier recours et non comme seuls instruments d'une juste représentation.

Introduire le tirage au sort pour désigner des membres d'assemblées décisionnelles me paraîtrait contrevenir au principe de responsabilité que j'ai énoncé tout à l'heure. Il est vrai que le Sénat n'est que la seconde chambre et que ses décisions ont une portée limitée puisque l'Assemblée nationale a le dernier mot. Mais c'est, malgré tout, une assemblée qui tranche. Il ne me paraît donc pas acceptable de désigner des sénateurs par tirage au sort.

Les dispositifs délibératifs et consultatifs présentent l'intérêt d'être perçus comme des « représentants citoyens », des porte-parole des citoyens ordinaires. Ils ne relèvent pas de la logique participative en vertu de laquelle ceux qui veulent participer viennent, logique qui a l'inconvénient de favoriser la sélection de personnes spécialement motivées présentant certaines caractéristiques. Les dispositifs délibératifs n'ont pas pour objet de favoriser la participation mais de renforcer la légitimité des décideurs.

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