Nous avons le plaisir de recevoir M. Jean-Marie Guéhenno, président de la commission chargée par le Président de la République de la rédaction d'un nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. Ce document en cours d'élaboration engage la définition des grandes orientations stratégiques de la défense et de la sécurité nationale. Il sera achevé avant que le Parlement n'examine, dans quelques mois, la nouvelle loi de programmation militaire pour la période 2014-2020. Le nouveau Livre blanc sera remis au président de la République dans un contexte très différent de celui qui prévalait lors de la publication du précédent, en 2008 : la crise économique et financière a des répercussions sur les pays occidentaux et sur les pays émergents ; les dépenses militaires de nombreux États augmentent alors que les pays européens ont tendance à réduire les leurs, même si la France et le Royaume-Uni demeurent légèrement au-dessus de la moyenne avec un budget de la défense un peu supérieur à 2% de leur PIB respectif ; les révolutions dans les pays arabes ont créé un contexte nouveau ; la guerre de Libye a entraîné une très inquiétante dissémination d'armes au Sahel, ce qui éprouve notre sécurité ; enfin, on sait malheureusement la situation en Syrie.
Le nouveau Livre blanc fera le point sur le contexte géopolitique et sur les menaces qui peuvent affecter notre pays dans les années à venir. C'est ce dont vous nous parlerez. Nous espérons également vous entendre dire l'état de vos réflexions sur les dimensions européenne et atlantique de notre défense et sur l'avenir de la politique européenne de défense. La France a-t-elle intérêt à continuer de prendre des initiatives en faveur d'une Europe de la défense et à poursuivre les coopérations bilatérales dans lesquelles elle s'est engagée, avec le Royaume-Uni notamment ? Comment, enfin, articuler l'Europe de la défense et l'OTAN ?
Le 15/12/2012 à 19:16, chb17 a dit :
Madame Guigou est finement elliptique en suggérant qu' "on sait malheureusement la situation en Syrie"
De fait, que sait-on, qui ne soit teinté de propagande ? Sait-on, vraiment, qui tue à Damas ou Alep, quand les massacres de Homs, Houla, Deraya, etc. nous ont servi sans preuve à vitupérer le seul régime laïque du M.-O. et à favoriser ses très sectaires adversaires ? De rares révélations telles que http://www.lefigaro.fr/international/2012/11/29/01003-20121129ARTFIG00711-syrie-le-meurtre-nouvelle-arme-des-rebelles.php relativisent la pertinence de nos bons offices.
"Sait"-on la menace des armes chimiques, remake de la propagande qui permit l'intervention contre l'Irak ?
"Sait"-on la légitimité des rebelles, ou celle de tel ou tel groupe hébergé par Paris ou Doha à effet de finaliser le coup d'état contre al Assad ? La stratégie de la France est dans ce cas criminelle, et condamnable selon les règles internationales. Elle pourrait d'ailleurs permettre au "régime" syrien de nous réclamer des compensations pour les destructions qu'il subit de la part des rebelles sanguinaires que, mouche du coche, nous soutenons !
Le double jeu américain avec le terrorisme, en Afghanistan et maintenant en Syrie, aura de graves répercussions pour notre pays. Entre les actuelles sanctions (iniques) que nous appliquons et les futures représailles que nous subirons, le commerce de nos entreprises pâtira de ces folies (Peugeot en fait déjà les frais avec l'Iran), et plus d'un touriste français se fera bousculer...
Quant à la paix dans le monde, elle ne prospérera pas grâce à nous, si en fait de défense ou de promotion de démocratie on se borne à éteindre les Lumières.
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