La question du moral des armées et de leurs missions est au centre de la réflexion de notre commission. Le Livre blanc doit proposer un projet dans lequel les armées peuvent se reconnaître. Cela ne signifie pas qu'il y aura des missions quotidiennes mais, quand on voit l'impact massif des questions environnementales au Sahel, on comprend que le Livre blanc devra fixer de manière claire ce que peuvent nos armées et pour cela contribuer à l'interarmisation, de manière que les armées sachent que l'une ne sera pas sacrifiée au profit d'une autre et que toutes vont travailler ensemble. Les opérations de stabilisation formeront incontestablement une partie des fonctions de nos armées à l'avenir et l'armée de terre en est une composante essentielle.
J'en viens à l'OTAN. Le traité de Lisbonne est clair : s'il s'agit de la défense de l'Europe, personne n'imagine que nous allons nous défendre seuls. L'Alliance atlantique reste active et la France participera à la réflexion sur la cybersécurité dans ce cadre. L'OTAN est un cadre politique mais, comme le souligne à juste titre M. Védrine, on peut parler de tous les sujets de préoccupation communs et reconnaître de manière pragmatique que certains seront d'abord traités par les États-Unis et d'autres d'abord par l'Europe.
S'agissant des relations avec l'administration Obama, c'est le pragmatisme qui frappe : la présidence américaine ne montre pas d'intérêt particulier pour de grands efforts institutionnels au sein de l'OTAN. Les Américains jugeront la qualité de la relation avec l'Europe à ce que nous mettons sur la table et au fait que, sur les sujets qui les intéressent, nos positions se rencontrent. À nous, donc, de définir et de défendre les nôtres.