Madame la ministre de la santé, j’associe à ma question mes collègues Marie-Jeanne et Azerot.
Dans le domaine du cancer, le recours a un cyclotron, couplé à des TEP-scanners, outil de diagnostic, est aujourd’hui incontournable en France. La Guadeloupe, la Guyane et la Martinique sont les seules régions à demeurer à ce jour dépourvues de ce type d’équipement, en dépit du vieillissement démographique et du foisonnement des cancers.
Le Président de la République, en visite de soutien aux présidents des conseils régionaux de Martinique et de Guadeloupe, a promis à chacun de ses amis, à vingt-quatre heures d’intervalle, un cyclotron.
Alors qu’en France, on compte un cyclotron pour cinq TEP-scanners, soit un pour 4 millions d’habitants, l’hypothèse d’un cyclotron par territoire, de 400 000 habitants, exige un investissement de 12 millions d’euros, voire 18 s’il en faut un aussi pour la Guyane, et, surtout, induit un déficit d’exploitation structurel et exponentiel. L’État acceptera-t-il que la Sécurité sociale supporte le remboursement de ces examens à un coût dépassant de 300 euros le tarif de référence ? Il est permis d’en douter, et d’autres besoins en santé, déjà en souffrance, risquent alors d’être sacrifiés.
Pourtant, deux rapports d’expert commandés par votre ministère préconisent l’implantation d’un cyclotron inter-régional en Martinique et d’un TEP-scanner dans chaque territoire, et ce en s’appuyant sur la réalité médico-économique, l’état d’avancement des dossiers, les liaisons aériennes directes entre la Martinique et la Guyane, la position géographique centrale de la Martinique, qui garantit, dans les délais, la distribution vers les TEP-scanners des trois régions et d’autres îles de la Caraïbe.
Pour éviter toute nouvelle querelle mortifère entre nos régions de Guadeloupe et de Martinique…