Intervention de Jean-François Lamour

Séance en hémicycle du 10 juin 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Avenir de la propulsion nucléaire militaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Lamour :

Ma question s’adresse au Premier ministre.

La semaine dernière, monsieur le Premier ministre, votre gouvernement s’est prononcé pour le démantèlement d’Areva, colosse aux pieds d’argile qui accuse près de 5 milliards d’euros de pertes pour 2014, résultat de plusieurs années d’errements stratégiques et de querelles de personnes entretenues par la précédente présidente, Mme Lauvergeon.

Alors que l’on mentionne déjà l’entrée possible d’investisseurs étrangers dans le capital de la future filiale chargée des réacteurs d’EDF, je souhaiterais vous interroger sur l’avenir de la propulsion nucléaire militaire.

Comme vous le savez, Areva, à travers sa filiale Areva TA, est maître d’oeuvre pour la construction et le maintien en condition opérationnelle des réacteurs qui équipent à la fois les sous-marins d’attaque, les sous-marins lanceurs d’engins, le porte-avions Charles-de-Gaulle et le centre d’essais de Cadarache.

Avec le Charles-de-Gaulle et la composante océanique de la dissuasion, c’est un pan essentiel de notre souveraineté qui repose sur Areva-TA et sur la direction des applications militaires du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives – le CEA.

De plus, l’État doit s’engager à partir de 2020 dans la construction d’une nouvelle génération de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. C’est donc dès aujourd’hui que doit intervenir cet « État stratège », qui – c’est le moins que l’on puisse dire – ne s’est pas illustré dans sa gestion du nucléaire civil, qui fut pour le moins hasardeuse.

Monsieur le Premier ministre, ma question est double. Pourriez-vous nous dire quelle est l’option envisagée pour la reprise d’Areva-TA, sachant que l’on parle du CEA, de DCNS ou d’une filiale dédiée d’EDF ? D’une manière plus générale, quelles dispositions comptez-vous prendre pour garantir le savoir-faire et l’indépendance de la propulsion nucléaire militaire, à l’aube du grand meccano qui va bouleverser la filière française ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion