Nous siégeons ici dans la commission permanente qui est chargée de la santé des Français. Je m'attendais donc à ce que les interventions de nos collègues portent sur le médicament, la recherche, l'innovation, les sciences du vivant, bref l'essentiel de ce qui a fait l'histoire de notre pays et de ce qui a permis à l'industrie du médicament de rester un grand secteur industriel en France, exportateur et employeur. Au vu de la réunion de ce matin et des premiers échanges de cet après-midi, il semble qu'on s'intéresse plus hélas aux problèmes de relations sociales dans une grande entreprise française – qui reste compétitive – qu'à savoir ce qui pourrait demain créer des emplois et de nouvelles richesses, pour permettre de financer le pouvoir d'achat des Français et notre protection sociale.
Rappelons que les dérives dans l'exercice du droit syndical ont conduit à la disparition des ports français. Attention à ce que le harcèlement contre l'industrie pharmaceutique ne produise des effets comparables. Il se prolonge parfois dans notre commission, ce qui ne peut qu'inquiéter ceux qui suivent nos travaux en divers points du globe.
Permettez-moi d'interroger la direction de Sanofi sur les obstacles auxquels se heurte le maintien d'un certain nombre de productions en France. Je pense aux distorsions qui peuvent exister avec d'autres pays du fait des spécificités de notre droit du travail ou du coût et de la durée du travail en France – qui sont sans doute à rapprocher de la faible productivité de notre recherche privée.
J'aimerais également, Messieurs, connaître votre avis sur les conditions des expérimentations, en particulier dans l'innovation, en raison de l'abus du principe de précaution – qui, selon la Constitution, ne devrait s'appliquer qu'à l'environnement. Que pensez-vous d'autre part des campagnes anti-vaccination et anti-additifs dans les vaccins, dont nous venons d'entendre un nouvel écho ?
Enfin, je m'inscris en faux contre les critiques qui vous sont adressées sur la diversification que Sanofi projetterait dans le domaine des compléments alimentaires. Je me félicite plutôt de vous voir explorer de nouvelles voies de développement industriel, et je déplore l'habitude prise sous la précédente législature qui consiste à taxer tel produit parce qu'il est trop salé, tel autre parce qu'il est trop sucré. À ce rythme-là, nous envisagerons bientôt de taxer les assiettes et les cuillères !