Intervention de éric Trappier

Réunion du 2 juin 2015 à 17h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

éric Trappier, président du comité défense du Conseil des industries de défense, CIDEF, président-directeur général de Dassault Aviation :

Je ne peux pas vous répondre, car on ne peut déterminer de prix sans s'appuyer sur des hypothèses. Vous devriez interroger la DGA qui achète le Rafale par sous-ensembles. Le prix est exclusivement lié aux conditions prévues par le contrat. La Cour des comptes a publié des informations assez justes sur le sujet. Le prix de l'appareil est en baisse et les coûts de développement sont payés. Nous avons commandé le nouveau standard du Rafale, dit « F3R », il y a un an, pour un milliard d'euros de développement. Pour Dassault, Thalès et l'ensemble des sous-traitants, ce sont, j'y insiste, des frais fixes qui ne sont pas intégrés dans le prix de l'avion de série. Il ne vous aura pas échappé, par ailleurs, qu'une des raisons du succès récent du Rafale est la remontée du dollar face à l'euro. Le prix américain a augmenté, pour des pays comme l'Égypte ou le Qatar, de quelque 25 % en un an.

Pour ce qui concerne la formation, nous gérons un écosystème et nos équipes sont capables de travailler autant sur nos programmes civils que sur nos programmes militaires, qui représentent respectivement 70 % et 30 % de l'activité de Dassault. Mon inquiétude, notamment en Aquitaine, était d'avoir à poursuivre la baisse de la fabrication. Nous n'avons aucun souci pour embaucher : Dassault attire ; on aime travailler pour nous, que ce soit directement ou bien en tant que sous-traitant – nous respectons nos PME. Nous avons établi des partenariats avec certains corps de formation, comme Aérocampus – créé à l'initiative de la région Aquitaine –, qui forme des apprentis. Ceux que nous prenons en stage, s'ils ont révélé l'aptitude et la rigueur requises dans le secteur exigeant qu'est l'aéronautique, vont se battre pour venir travailler chez Dassault Aviation. Nous avons acheté, juste à côté de l'usine Dassault qui a accès à la piste de l'aéroport de Bordeaux, un terrain pour installer un nouveau centre de maintenance des Falcon. Nous allons faire venir des personnels de la région parisienne pour démarrer cette activité puis nous embaucherons. Je suis résolument optimiste tout en étant très réaliste, conformément à la méthode Dassault : quand on le dit, c'est qu'on sait faire.

Nous sommes dans une spirale très positive avec la région Aquitaine, mais aussi avec d'autres. La signature des nouveaux contrats est très bien perçue et de nature à dynamiser les régions puisque, certains l'oublient parfois, en économie, c'est l'industrie qui fait vivre un pays. Si celle-ci est en bonne santé, le pays va bien. Les États-Unis d'Amérique l'ont très bien compris, qui ont porté leur budget de la défense à 4 % du PIB, investi dans les entreprises et favorisé les exportations, ce qui a contribué à créer de l'emploi.

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