L'excellence française, en matière de défense, est la juste combinaison entre les hommes et le matériel. Nous savons tous les contraintes budgétaires de l'État et donc la difficulté d'assumer un volume de commandes suffisant pour notre industrie. Aussi, hors l'export point de salut. Les deux groupes que vous représentez en sont l'illustration. Les succès à l'export s'expliquent par la qualité des matériels issus de la recherche et des savoir-faire de vos personnels, mais aussi par le contexte international particulièrement dégradé qui implique qu'on se réarme un peu partout, à l'exception de l'Europe, ainsi que par des éléments conjoncturels liés aux taux d'intérêt, au cours du dollar.
Nos exportations sont, du reste, bien encadrées : la commission interministérielle pour l'étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG) joue son rôle avec rigueur et efficacité ; vous-mêmes appliquez un certain nombre de recommandations, notamment dans le cadre de la lutte contre la corruption menée par l'OCDE.
Aujourd'hui ont été publiés les chiffres de l'évolution du taux de chômage : ils sont catastrophiques. Il y a quelques jours, ceux du commerce extérieur non plus n'étaient pas vraiment bons. Pouvez-vous nous renseigner sur le poids dans l'économie nationale, en matière d'emplois, de la filière que vous représentez ? Quelles sont vos perspectives d'embauches ?
En outre, si notre balance commerciale accuse un déficit de quelque 90 milliards d'euros par an, la balance du secteur de la défense est, pour sa part, excédentaire de cinq milliards d'euros par an. Pouvez-vous nous préciser ces chiffres et nous indiquer quelles sont vos perspectives, pour les années qui viennent, notamment au regard de l'excellente nouvelle que constitue la signature des récents contrats à l'export ?
Nous ne pouvons que partager vos propos, monsieur Trappier : un pays qui a de l'avenir est un pays qui a une industrie. C'est d'autant plus vrai pour l'industrie de défense que les enjeux d'indépendance, de souveraineté ne sont pas négligeables.