Nous ne sommes pas opposés au principe d'une réunion tripartite entre les partenaires sociaux et les représentants du Gouvernement, mais nous souhaitons d'abord donner sa chance au débat social au sein de l'entreprise, conformément au cadre législatif que vous, mesdames et messieurs les députés, avez fixé. L'employeur et les représentants des salariés sont compétents et aptes à le conduire ; si nous n'y arrivons pas, il sera toujours temps de chercher d'autres solutions. La situation du site toulousain est certes compliquée ; M. François de Font-Réaulx et moi-même inviterons bientôt l'intersyndicale à discuter de la méthode à adopter.
L'écart entre nos chiffres – 910 suppressions de postes – et ceux avancés parfois par les partenaires sociaux a une explication. Si l'on ajoute les 900 suppressions et les 800 emplois promis à la mobilité, on obtient un total de 1 700. Et si l'on compte également les 400 postes toulousains qui ne font pas partie du plan de départs volontaires, on arrive au total de 2 100, qui ne reflète en rien la réalité. Je ne vous demande pas de me croire sur parole : tous ces éléments sont dans les livres I et II qui ont été remis aux représentants du personnel et qui permettent d'effectuer tous les recoupements que l'on souhaite. Nous sommes dans la transparence la plus complète – comme les lois nous y obligent.
En ce qui concerne la marge de liberté des salariés, je connais bien le partenariat social de l'entreprise, pour l'avoir beaucoup pratiqué en vingt ans de travail chez Sanofi. Aucun collaborateur ne le niera : lorsque des difficultés se présentent, nous les traitons toujours ensemble, dans le cadre des comités paritaires. Même lorsque les solutions sont longues à mettre en oeuvre, nous nous donnons le temps nécessaire. Nos partenaires sont d'ailleurs d'une aide extrêmement précieuse car ils trouvent parfois des solutions auxquelles nous n'avions pas pensé.
En quoi les réorganisations passées étaient-elles justifiées ? La branche chimie, dont certains sites ont basculé vers les biotechnologies, représente un exemple de restructuration réussie. Aujourd'hui, le site de Vitry-sur-Seine est pratiquement en ordre de marche ; quant à celui de Neuville-sur-Saône, il abrite désormais le nouveau centre de fabrication du vaccin contre la dengue, que nous avons fait le choix d'installer en France, alors que certains pays lointains étaient prêts à en subventionner l'implantation chez eux. Parmi les 600 collaborateurs à reconvertir, seuls une centaine n'ont pas encore trouvé d'affectation, alors que nous sommes encore loin de la date butoir fixée à 2013. Cette expérience montre qu'un dialogue social sans concessions, mené dans la concertation, permet de trouver des solutions satisfaisantes pour tous.
Le deuxième exemple concerne la restructuration de la branche développement, réalisée dans le cadre de la réorganisation internationale, qui permettra à Montpellier de devenir le centre d'excellence mondial dans ce domaine. Ce qui a été accompli avec succès pour le développement doit maintenant être reproduit pour la recherche et pour les vaccins.
Ces éléments devraient vous convaincre qu'il ne s'agit pas d'un licenciement financier ou boursier. Je ne doute ni des compétences professionnelles, ni de l'engagement, ni de l'attachement à l'entreprise de nos chercheurs, mais notre recherche n'a pas produit de médicaments significatifs depuis dix ans. Il faut donc aujourd'hui mettre en marche la « machine recherche » efficace qui remplira demain nos usines. Le problème des vaccins est différent : la compétition internationale est rude, certains médicaments étant vendus dans les pays émergents à leur prix de revient en France. Les solutions à ces différentes difficultés existent, et nous souhaitons les mettre en place dans la concertation et le dialogue.