Intervention de Philippe Monteyne

Réunion du 5 décembre 2012 à 16h00
Commission des affaires sociales

Philippe Monteyne, vice-président chargé de la recherche et du développement :

Je n'ai rejoint Sanofi qu'il y a quelques semaines, mais je peux déjà témoigner de l'excellence et de l'engagement de ses chercheurs, que je rencontre tous les jours. Les problèmes ne tiennent pas à leur productivité, mais à notre façon de travailler, qu'il nous faut changer.

Dans une aussi grande entreprise, on ne peut pas évaluer la performance site par site, car tout le monde travaille en réseau. Certains chiffres concernant Toulouse sont toutefois incorrects. En 2011, un candidat médicament sur les quatre évalués pour un passage en développement venait de ce site ; il n'a finalement pas été développé, pour des raisons de toxicité. En 2012, deux des sept candidats évalués sont toulousains : un qui reçoit le feu vert, neuf ans après le début de la recherche – ce qui est extrêmement long –, et un autre, en recherche depuis douze ans, qui ne l'a pas encore obtenu.

S'il est impossible d'évaluer avec précision la performance de chacun des sites, concentrer nos forces à quelques endroits est une idée indéniablement judicieuse. Une unité thérapeutique, ou une division recherche et développement, devrait être déployée sur au maximum deux sites à travers le monde, et si possible sur un seul. L'oncologie sera rassemblée à Cambridge aux États-Unis et à Vitry-sur-Seine en France, et structurée autour de cinq cancers dont trois seront explorés à Vitry, et deux à Cambridge. Vitry abritera également la recherche sur les oncobiologies, ces biotechnologies appliquées au cancer.

Vous demandez, madame la présidente, si les acquisitions ne sont pas un frein à la recherche ; elles en sont plutôt un accélérateur, mais leur mauvaise intégration peut en effet poser problème. Les acquisitions ont permis à Sanofi d'investir de nouveaux domaines ; l'expérience de Genzyme lui a ouvert celui des maladies rares et de la sclérose en plaques. Les maladies rares sont un enjeu exaltant. Et aussi une excellente façon de rôder de nouvelles technologies, avant de les transposer sur des maladies plus répandues. Les acquisitions induisent cependant une dispersion d'unités sur un grand nombre de sites, ce qui nuit à la performance. Une intégration correcte des entreprises acquises passe par leur rassemblement.

Nous souhaitons regrouper toute l'infectiologie – qui concerne non seulement les vaccins, mais également les traitements antibactériens, dont les antibiotiques – à Lyon. Dans le cadre de cette démarche, l'institut de recherche technologique, dont nous sommes l'un des fondateurs, est pour nous un véritable partenaire.

Je connais bien la question de l'utilisation de l'aluminium dans les vaccins, pour y avoir travaillé il y a une dizaine d'années. Le sujet a été amplement documenté sur le plan scientifique, et les producteurs de vaccins sont aujourd'hui en accord avec la réglementation et les autorités de santé internationales. Si Merial, société du groupe Sanofi en médecine vétérinaire, utilise un vaccin pour les chats sans aluminium, c'est qu'il y a, chez le félin, un problème spécifique de tolérance locale à ce produit, qui oblige la médecine vétérinaire à faire appel à des technologies qui ne sont pas aujourd'hui appliquées chez l'homme.

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