Intervention de Martial Saddier

Réunion du 27 mai 2015 à 9h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartial Saddier :

Au nom des députés UMP, je vous remercie pour la qualité de vos interventions. Nous souhaitions rappeler que nous ne sommes pas devant un problème franco-français, mais devant un problème mondial, dans lequel la France a déjà pris sa part. Tout le monde reconnaît le rôle moteur et le rôle d'entraînement joué par notre pays tant au niveau mondial qu'européen.

La France produit 1 % des émissions de gaz à effet de serre, alors qu'elle contribue à peu près à hauteur de 4 % du PIB mondial. Elle fait partie des pays industrialisés les moins émetteurs de gaz à effet de serre – 14 % en dessous du plafond d'émissions auquel nous nous étions engagés à Kyoto. Bien sûr, cela ne veut pas dire que nous ne devons pas continuer à jouer ce rôle moteur, et à poursuivre les efforts accomplis depuis quinze ans sous toutes les majorités et par tous les Présidents de la République, qu'il s'agisse de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy ou du Président François Hollande.

En 2009, les États réunis à Copenhague avaient décidé de créer un Fonds vert pour le climat et de mobiliser à cette fin 100 milliards de dollars par an. Nous en sommes à peu près à 9,3 milliards d'euros. Il y a donc encore beaucoup de chemin à parcourir, même si personne ne remet en cause l'objectif des deux degrés. Il faut dire que dans un certain nombre de territoires en France, l'élévation de température est proche des deux degrés.

Permettez-moi, pour terminer, de soulever quelques interrogations. Mais je le dis à la majorité actuelle, il n'est pas question de montrer du doigt qui que ce soit. Depuis quinze ans, les mêmes débats ont lieu à l'Assemblée nationale et de par le monde.

Tout d'abord, on observe un décalage entre le moment où nous discutons sur le fond de textes qui vont avoir une influence sur le climat, et leur financement. Par exemple, nous avons discuté d'une loi sur la transition énergétique, mais nous avons renvoyé tout le volet financier au projet de loi de finances. Et vous voyez bien que le ton change, entre le moment où nous discutons avec un ministre de l'environnement et le moment où nous discutons avec Bercy.

De la même façon, au niveau mondial, l'ensemble des analyses et des notations sont basées sur des critères économiques et n'ont qu'une faible connotation environnementale.

Ensuite, le monde et la France sont partagés entre le souci d'afficher l'objectif des deux degrés pour ne pas décourager ceux qui font des efforts, et celui d'envisager ouvertement leur éventuel dépassement et les conséquences qui en découleraient pour favoriser une prise de conscience. Il y a donc un débat entre l'atténuation et l'adaptation. Peut-être que le fait de ne pas trancher est une bonne excuse pour ne rien faire. Cela expliquerait que de grandes nations ne veulent toujours pas s'engager. Mais je le dis au nom des députés UMP, ce n'est pas le cas de la France, qui a prouvé son engagement dans la lutte contre l'évolution du climat, toutes tendances politiques confondues.

Les députés UMP prendront toute leur part dans ce défi pour la France, pour l'Europe et pour le monde.

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