Intervention de Pierre N'Gahane

Réunion du 9 février 2015 à 19h00
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Pierre N'Gahane, secrétaire général du Comité interministériel de prévention de la délinquance :

Pas toutes, d'autant que les habitants de ces quartiers ont été très réticents à utiliser la plateforme téléphonique : nous avons eu très peu d'appels de ces personnes entre le 29 avril, date de la création du numéro vert, et la fin du mois de décembre.

Lors d'une réunion organisée il y a deux semaines à Marseille à l'initiative du préfet de région, les représentants du culte musulman m'ont indiqué que les parents peuvent assimiler ce genre d'appel à une dénonciation de leur enfant, mais que les récents événements ont été tellement dramatiques qu'ils préfèrent désormais franchir le pas plutôt que de courir le risque de voir leur enfant s'engager dans une spirale criminelle.

L'arbitrage se fait d'autant plus volontiers en ce sens quand les familles sont conscientes que, dans un État de droit, un jeune contre lequel il n'existe aucun élément à charge – y compris quand il revient d'une zone de combat – a très peu à craindre hormis une surveillance par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Pour les familles, la dénonciation devient synonyme de protection. Cette adhésion ayant été très tardive, le pourcentage que vous trouvez élevé l'était bien davantage auparavant et avoisinait les 55 %.

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