Messieurs les président et rapporteur, je souhaite saluer le travail de la commission et notamment votre implication au cours de ces six mois. En revanche, je regrette également que les parlementaires puissent simplement prendre connaissance du rapport dans un temps limité, alors que les journalistes le reçoivent. Il serait opportun de faire évoluer la situation dans ce domaine.
Un esprit de consensus a régné durant les travaux de la commission, et je déplore comme Mme Bechtel que votre avant-propos, monsieur le président, rompe ce climat. À trop vouloir pointer les insuffisances d'aujourd'hui, Les Républicains oublient de dresser le bilan des insuffisances de la politique sécuritaire qu'ils ont conduite pendant dix ans.
Je me pose également des questions sur la politique étrangère de notre pays et ne suis pas choqué des propos tenus par M. Myard. Je regrette que la Constitution tienne les parlementaires à l'écart des sujets diplomatiques, et il me semblerait opportun de les associer davantage aux prises de décision à l'avenir. Mme Bechtel a identifié les contradictions de notre politique extérieure, qui devraient susciter un approfondissement de notre réflexion. La meilleure façon de lutter contre les filières djihadistes dépend de notre capacité à régler les problèmes posés par notre engagement dans des théâtres de guerre situés à l'extérieur de l'Europe.
Ce rapport n'insiste pas suffisamment sur la complexité et le caractère protéiforme et multidimensionnel de la menace djihadiste ; il faut faire preuve d'humilité en la matière car le risque zéro n'existe pas et la mutation des formes de combat employées par les terroristes nous conduira sans cesse à nous adapter et à effectuer des travaux semblables à celui de cette commission.
Je voterai pour l'adoption de ce rapport, car il suggère de renforcer nos effectifs dans la lutte contre le terrorisme, le Gouvernement ayant déjà pris des engagements en la matière. Le rapport met en avant la nécessité d'améliorer la formation et de mieux coordonner l'action des services. Je salue également la proposition de notre collègue M. Cavard, reprise dans le rapport, qui met en lumière l'importance du réseau des travailleurs sociaux dans la prévention et la détection du ralliement au djihadisme.