Intervention de Valérie Boyer

Réunion du 2 juin 2015 à 15h45
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer :

À l'heure où la communauté internationale se réunit à Paris pour faire face à la menace de Daech, le rapport de cette commission s'inscrit dans l'actualité la plus brûlante. L'inquiétude de nos compatriotes et des pays amis s'avère très grande, mais le consensus fait défaut sur les actions à mettre en oeuvre.

La mise en oeuvre des propositions du rapport de la commission nécessite des moyens supplémentaires, mais je doute que ceux-ci soient vraiment débloqués. Vous avez évoqué la création d'un « jaune », monsieur le rapporteur, mais je suis inquiète que persiste l'insuffisance des crédits dédiés à la détection de la radicalisation et des départs vers les zones de combat. Ni la police de proximité ni les éducateurs ne nous permettront de faire face à ce fléau.

La duplicité diplomatique et l'inaction internationale nous condamnent au rôle de spectateur de l'avancée de l'État islamique en Irak et dans ce qu'il reste de la Syrie, et des massacres qui sont perpétrés dans cette région.

L'Assemblée nationale doit organiser un débat qui, avec ce rapport, permettra de faire entendre la voix de la représentation nationale, qui contribuera à chercher les moyens de rendre notre diplomatie plus efficace, à faire cesser le carnage et à empêcher que de nouveaux attentats soient perpétrés sur notre sol. On a connu des succès comme la récente tentative avortée à Villejuif, mais notre pays a fait l'objet d'attentats terroristes extrêmement violents et graves, qui ont été mis en oeuvre en application d'une stratégie bien conçue par les djihadistes.

Je voterai bien évidemment pour l'adoption de ce rapport qui dresse un état des lieux intéressant, qui permet de prendre conscience des difficultés que nous rencontrons et qui ne vont pas disparaître avant longtemps. Nous sommes en effet engagés dans une longue lutte, qui nous demandera de la persévérance car d'autres coups nous seront portés.

La justice devra suivre la volonté commune, exprimée également par l'ensemble des personnes auditionnées ; ainsi, le groupe Les Républicains a souligné dans son rapport complémentaire que la trahison contre la France et ses soldats doit être sanctionnée par les tribunaux.

Je veillerai au déploiement effectif des moyens nécessaires à la lutte contre le terrorisme, qui constitue une priorité absolue pour notre pays ; les Français ne comprendraient pas que nous rédigions un rapport qui ne soit suivi d'aucun effet, alors que l'ennemi nous frappe sur notre sol et à nos portes.

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