Je ne m'immiscerai pas dans le débat sur le périmètre des commissions parlementaires ; sur le plan interministériel, en revanche, une présence assidue du ministère de l'Intérieur dans les travaux préparatoires du Conseil de défense est évidemment indispensable, de même que la participation des services de renseignement à certaines séances de ce conseil. L'organisation des instances interministérielles comme des conseils présidés par le Président de la République témoigne en effet d'un effacement des frontières entre sécurité intérieure et sécurité extérieure et la nécessité d'une coopération poussée des administrations, et services impliqués dans la protection du pays. Il en va de même sur les théâtres extérieurs. La collaboration des acteurs est également la règle dans le domaine de la lutte antiterroriste.
Si les frontières entre sécurités intérieure et extérieure sont donc souvent abolies en pratique, il est toutefois nécessaire qu'elles demeurent au plan juridique car elles déterminent les modalités du contrôle démocratique : on le voit, par exemple, avec les débats touchant aux interceptions de sécurité.