Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du 5 décembre 2012 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Je voudrais d'abord remercier les intervenants de nous avoir soumis tant d'idées et de propositions.

L'école maternelle a été dévalorisée ces dernières années, un ministre étant même allé jusqu'à remettre en cause la nécessité de la confier à des maîtres compétents – il n'est pas besoin de tant d'années d'études, disait-il, pour changer des couches. Il faut donc réaffirmer que l'école maternelle assure une mission éducative essentielle, dont l'accomplissement suppose des programmes adaptés et des maîtres bien formés, en nombre suffisant.

Il faudra également travailler à une vision globale de l'accueil de la petite enfance, dans la perspective, évoquée par une oratrice précédente, de constituer un service public de la petite enfance. Or, d'une part, l'accueil des enfants de moins de trois ans s'est considérablement dégradé, alors que, dans des territoires comme ma circonscription de Seine-Saint-Denis, il joue un rôle majeur dans la réduction des inégalités. D'autre part, il y a nécessité de prendre en compte dans la pédagogie le parcours des enfants avant leur scolarisation : il est en effet divers, les uns n'ayant connu que leur famille, les autres ayant été gardés en crèche ou confiés à une assistante maternelle.

Vous avez montré comment l'échec scolaire et les inégalités sociales se conjuguent et souligné la nécessité d'individualiser l'accompagnement des enfants en difficulté. Cela signifie-t-il que la politique des RASED doit être poursuivie ? Qu'il faut organiser une formation spécifique pour les maîtres chargés de suivre ces enfants ? Se pose aussi à ce propos la question d'une bonne articulation entre l'éducation nationale et les collectivités responsables des services périscolaires, sans oublier celle des moyens à consacrer à ces derniers.

L'un de vous a souligné l'insuffisance de la recherche pédagogique. Quels moyens mettre en oeuvre pour relancer les sciences de l'éducation ?

Associer les familles au travail des enseignants suppose de donner aux équipes éducatives du temps pour les recevoir, mais aussi de reconnaître leur compétence. Je suis frappée par la volonté des familles des quartiers populaires, notamment des mères, de participer à la vie éducative.

Enfin, il avait été envisagé à une époque de lier plus étroitement les deux premières années de collège avec l'école élémentaire : cette idée est-elle complètement écartée ?

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