Vous avez évoqué les troubles intervenus pendant la minute de silence dont la ministre de l'Éducation nationale avait décidé qu'elle serait observée dans tous les établissements d'enseignement scolaires de la République en hommage aux victimes de l'attentat. Plusieurs centaines d'incidents ont été dénombrés – et beaucoup d'autres sans doute, hélas, qui n'ont pas été répertoriés. De combien de ces comportements signalés par l'Éducation nationale la PJJ a-t-elle eu à traiter au titre de la protection de l'enfance ? J'observe à ce sujet que l'audition pour apologie du terrorisme d'un jeune garçon, qui a suscité un si vif émoi, a été caricaturée, puisqu'elle a eu lieu sur la base d'un signalement auprès des services de la protection de l'enfance.
J'ai été surpris par ce que j'ai ressenti dans vos propos comme une tendance à banaliser ces événements, que vous avez qualifiés de « provocations », en minimisant ainsi leur gravité. Je considère les propos plus ou moins violents, et pour certains intolérables, tenus par des mineurs dans les écoles de la République, et ces contestations de l'hommage rendu aux morts comme les éléments les plus graves qui soient pour l'avenir. L'ensemble de la chaîne éducative et judiciaire doit être mobilisée pour qu'aucun de ces cas ne soit ignoré ; ces enfants, qui sont d'abord un danger pour eux-mêmes, peuvent l'être demain pour la société.