Certes, mais il y a aussi une dimension de raisonnement. Si la situation de déradicalisation n'est pas acceptée par la personne en question, on ne peut pas la lui imposer. Mais dans le cas où elle l'accepte, un dialogue s'instaure, au cours duquel un certain nombre de thèmes peuvent être abordés. Certains pays mènent un travail de cette nature. Il n'y a pas de raison que nous ne puissions pas le faire en France, au nom d'une forme d'hypersécularisme qui nous rend parfois aveugles et nous empêche de comprendre l'essence même du religieux. Au cours d'un débat sur ces questions, dans lequel intervenaient des personnes très compétentes, on m'a dit : « En prison, nous avons besoin non pas d'imams, mais de psychologues : ce sont des gens malades. » Or il ne faut pas identifier ainsi le religieux avec les formes morbides d'expression de soi. Il faut, au contraire, donner un espace d'expression au religieux et, surtout, contredire cette version extrémiste de l'islam, qui n'est pas du tout représentative de la manière dont vivent l'écrasante majorité des musulmans de notre pays.