Intervention de Samir Amghar

Réunion du 17 mars 2015 à 18h00
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Samir Amghar, chercheur en sociologie à l'école des hautes études en sciences sociales, EHESS :

Il est difficile d'évaluer la part des facteurs religieux et politique dans ces processus, mais l'on sait que ces individus ont l'intime conviction de ne pas agir à l'encontre des lois. Empreints de naïveté politique, ils considèrent que leur engagement correspond à un idéal de justice religieux et politique.

En 2002, un an avant son arrestation, j'ai reçu M.Benyettou, qui opérait une différence entre les conflits opposant des musulmans à des non-musulmans et dans lesquels le djihad était légitime, et les pays où la tension était contenue et dans lesquels il n'y avait pas lieu de commettre des attentats. Ainsi, dans son esprit, il était possible de rejoindre des cellules djihadistes en Irak, mais l'islamophobie ne constituait pas une raison suffisante pour se lancer dans l'action terroriste en France. M. Benyettou a peut-être incité certains individus à partir en Irak, mais il pensait que la lutte contre l'interdiction des signes religieux ostentatoires à l'école devait se mener dans le cadre démocratique, notamment par le biais de manifestations.

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