Intervention de Samir Amghar

Réunion du 17 mars 2015 à 18h00
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Samir Amghar, chercheur en sociologie à l'école des hautes études en sciences sociales, EHESS :

Le salafisme quiétiste critique les valeurs dominantes de la société et ne les reconnaît pas car elles ne sont pas régies par les lois islamiques. Un fossé existe cependant entre le discours et la pratique, car l'environnement, perçu comme hostile, conduit à réaliser des compromis. Le discours salafiste quiétiste peut sembler radical et sectaire puisqu'il ne reconnaît pas les principes autour desquels s'organise la société, mais ses partisans font des efforts pour s'intégrer. L'imam salafiste de Brest, M. Rachid Abou Houdeyfa, très populaire auprès des jeunes musulmans, diffuse régulièrement des vidéos sur Internet qui sont visionnées par plusieurs dizaines de milliers d'individus ; il développe à partir de la matrice salafiste quiétiste l'idée selon laquelle il est tout à fait possible de concilier salafisme et intégration dans la société française. La majorité des salafistes quiétistes considèrent néanmoins qu'il s'avère impossible d'être pleinement musulman en France et qu'il y a lieu de retourner dans les pays d'origine.

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