Ce n'est pas le cas. À un moment donné, il faut aussi voir les réalités et opter pour des solutions, comme l'éducation, qui ne produiront pas un effet immédiat. Comment voulez-vous faire si vous ne prenez pas le problème à sa source ?
Issu d'un milieu extrêmement modeste, je connais bien les quartiers difficiles et la précarité. J'ai longtemps vécu et travaillé à Lyon, aux Minguettes et dans le quartier Olivier de Serres. J'ai travaillé sur les foires et marchés, dans un milieu très dur. Dans ces quartiers, les gens ne veulent pas tous devenir délinquants ou djihadistes. Dans leur majorité, ils s'inquiètent pour leur avenir et celui de leurs enfants. Ils veulent que leurs enfants soient éduqués, qu'ils ne tombent pas sur des personnes qui pourraient les entraîner dans le djihadisme. Dans ces quartiers, il faut à la fois un renseignement efficace, qui permette d'agir avant que les gens ne passent à l'acte, et des actions de proximité.
Il n'existe pas de remède miracle mais nous proposons un travail sur l'identité. Nous avons commencé à le faire à Marseille, dans des centres culturels et des écoles, avec des moyens très modestes. Cela demande peu d'argent mais une volonté politique. Je suis un élu de l'opposition dans un conseil d'arrondissement. J'ai donc le plus petit mandat qui existe, mais les gens m'écoutent car je suis proche d'eux. Il faut donner leur chance à des initiatives de ce type avant de les condamner.