C'est exactement ce que je disais dans mon article de 2012. Quand des personnes de la troisième génération ou des Français « de souche » s'engagent dans le djihadisme, c'est que nous avons affaire à un problème d'identité. Actuellement, il n'existe pas de structures de proximité auxquelles se raccrocher pour savoir qui on est. Et on est multiple. L'identité formatée, avec un socle commun majoritaire, rencontre ses limites. Il faut accepter une dose de diversité pour que les gens ne soient pas tentés d'aller la chercher ailleurs.
En médecine, quand on veut tester une hypothèse, on fait un essai, une étude pilote. Faisons une étude et regardons les résultats au bout de deux ans. Si les écoles et les groupes impliqués dans la diffusion de cette culture n'adhèrent pas, si des cours de langues ne voient pas le jour, alors il faudra en conclure que ce n'est peut-être pas la solution. Dans l'armée, il y a plusieurs corps – l'infanterie, l'artillerie, l'aviation, la marine – pour faire face à différents types d'attaques. Dans ce domaine aussi, il faut aussi plusieurs armes, notamment celle de la culture au sens large.