Intervention de Jimmy Delliste

Réunion du 11 février 2015 à 18h15
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Jimmy Delliste, secrétaire général du Syndicat national pénitentiaire FO-personnels de direction :

Nous n'avons que très peu de visibilité sur le prochain programme de construction d'établissements pénitentiaires. L'excédent de personnes détenues oscille entre 10 000 et 11 000, et la création de nouvelles places dans les années à venir restera limitée. Dans des maisons d'arrêt franciliennes prévues pour accueillir 600 détenus, on compte 1 000 personnes incarcérées. On pourrait réfléchir à déployer un maillage territorial plus dense mais constitué d'établissements plus petits et spécialisés dans un programme.

Un directeur de service pénitentiaire ne possède pas la qualification d'officier de police judiciaire (OPJ) ; si l'on mène des enquêtes administratives et que l'on obtient des informations, tout doit recommencer sous l'autorité de l'OPJ. Nous souhaitons donc que la loi évolue afin qu'un directeur d'établissement puisse avoir la qualité d'OPJ et un officier celle d'agent de police judiciaire (APJ).

La question des téléphones en prison est importante. Pour l'instant, les détenus n'ont accès au téléphone qu'à certaines heures, qui sont rarement celles où leur famille est joignable. Ils se procurent donc des téléphones portables par différents moyens – lancers par-dessus le mur d'enceinte de l'établissement, parloirs, où les fouilles ont été allégées, réseaux de corruption. Ce trafic entraîne de la violence et du racket : il nous faut donc l'enrayer à tout prix. En Allemagne et en Belgique, les cellules sont équipées de téléphones, ce qui permet d'écouter les conversations qui doivent l'être. Aujourd'hui, les trois quarts des personnes possédant un téléphone portable l'utilisent pour appeler leur famille ; ces détenus doivent pouvoir continuer à appeler leurs proches, mais il faut neutraliser l'utilisation du téléphone portable en prison. Cela mettrait un terme aux trafics et permettrait de déployer un dispositif de sécurité adapté.

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