Nous avons bien compris, monsieur Arnaud, que vous étiez soucieux que Lunel ne soit pas stigmatisée, et je veux vous rassurer sur ce point : nous sommes tout à fait conscients des difficultés qui peuvent se rencontrer dans certaines communes. Nous cherchons simplement à mieux comprendre ce qui s'est passé grâce aux explications que vous pouvez nous donner.
Au fond, l'une des questions sur lesquels nous aurons à nous pencher, c'est celle des rapports entre religion et politique. Quant à nous, nous avons la conviction, et celle-ci est partagée par beaucoup de membres de la commission, au-delà des clivages politiques, que le départ pour le djihad relève d'une sorte de « romantisme », d'une quête d'aventures, et que la religion est le support de cette aspiration. Il m'a semblé, en vous écoutant, que vous partagiez un peu ce point de vue, même si vous avez évoqué la radicalisation religieuse. Sachez, à ce propos, que le fait pour un homme ou une femme de refuser de serrer la main d'une personne de l'autre sexe est un des critères de radicalisation qui ont été définis pour déterminer notamment l'évolution d'un détenu en prison. Ce type de comportements ne se rencontre donc pas uniquement à Lunel.
Je souhaiterais savoir si vous avez trouvé auprès des autorités de la République – je pense notamment à la préfecture de l'Hérault – le soutien que vous pouviez en attendre, compte tenu de la difficulté de la situation ; j'ai entendu quelques critiques de votre part.