Intervention de Isabelle Gorce

Réunion du 9 février 2015 à 14h30
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Isabelle Gorce, directrice de l'administration pénitentiaire :

S'agissant des quartiers dédiés, nous ne prétendons pas avoir définitivement clos la discussion et la réflexion. Nous progressons en même temps que nous faisons.

Nous essayons de trouver un juste milieu : le regroupement doit permettre de protéger les détenus les plus vulnérables sans pour autant qu'il s'apparente aux quartiers par trop sécurisés ou isolés rappelant ceux du passé. Il faut que nous continuions de gérer les détenus les plus dangereux de façon spécifique, en les isolant. Nous l'avons toujours fait et il faut continuer de le faire.

Nous allons poursuivre l'expérimentation du regroupement, liée principalement au fait que les détenus liés à l'islam radical se trouvent pour l'essentiel en région parisienne – une quarantaine à Fleury-Mérogis, une trentaine à Fresnes. Si l'ensemble des parquets avaient compétence en matière de terrorisme et que ces détenus étaient dispersés sur l'ensemble du territoire national, la question ne se serait sans doute pas posée dans ces termes.

Il s'agit d'une question de police, je l'ai dit, mais aussi de prise en charge. Le regroupement facilitera la mise en place de programmes spécifiquement dédiés à ces détenus, Il permettra de mieux observer leurs comportements individuellement et collectivement. Nous ne souhaitons pas non plus les isoler complètement du reste de la détention. Il n'est pas question de casser des logiques d'insertion : les détenus doivent pouvoir avoir accès à l'enseignement, au travail ou à la formation professionnelle. Or nous ne pouvons pas reproduire à l'échelle d'un quartier dédié tous les dispositifs de prise en charge.

Nous avançons pas à pas et sans doute aurons-nous à ajuster notre méthode de travail.

S'agissant des aumôniers musulmans, je dois préciser que ce n'est pas l'administration pénitentiaire qui les agrée ; c'est l'aumônier national, sous l'égide du Conseil français du culte musulman, qui les recrute. Des enquêtes administratives sont menées pour s'assurer qu'ils remplissent certaines conditions. J'ai sollicité l'aumônier national pour établir un profil des nouvelles recrues puisqu'une soixantaine de postes va être créée. Les critères de recrutement doivent coïncider avec nos besoins.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion