Intervention de Dounia Bouzar

Réunion du 12 février 2015 à 8h30
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Dounia Bouzar, directrice générale du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam :

Nous ne nous occupons pas des jeunes rentrés en France, soit qu'ils soient sous le contrôle du juge anti-terroriste, soit qu'ils soient perdus dans la nature. Quant aux jeunes filles, aucune n'est à ce jour revenue vivante en France. Certaines familles, en revanche, ont un enfant là-bas, et nous utilisons leurs communications pour tenter d'obtenir des renseignements.

Les cas que nous traitons sont, pour la plupart, ceux de jeunes dont les parents ou, plus rarement, le personnel d'éducation des collèges et des lycées ont repéré qu'ils étaient embrigadés, à partir des indicateurs de rupture que nous avons mis en place. Dès qu'un jeune refuse de voir ses anciens amis parce qu'il les juge impurs, dès qu'il arrête ses activités de loisir – sport ou musique – et se trouve en situation de rupture scolaire ou de rupture familiale, il faut intervenir, étant entendu qu'il est préférable de pouvoir intervenir avant ce dernier stade de la rupture familiale.

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