Intervention de Antoine Colboc

Réunion du 29 novembre 2012 à 10h30
Mission d'information sur les coûts de production en france

Antoine Colboc, membre de CroissancePlus :

L'avantage comparatif de la France est de produire des biens et des services à forte valeur ajoutée qui nécessitent de l'innovation. Pour cela, il faut de l'investissement, que permettent d'abord les bénéfices, mais aussi l'endettement et l'apport de capital. Les banques cherchent actuellement à reconstituer leur bilan et ont donc tendance à restreindre les prêts aux entreprises pour leur trésorerie – le canal étant moins tari pour le financement d'acquisition de biens ou de machines. Les obligations constituent un autre vecteur de financement des entreprises, mais il est peu développé en France contrairement à l'Allemagne ; le Gouvernement doit l'encourager, l'un des enjeux résidant dans la possibilité de noter le risque pour les petites entreprises.

Les particuliers sont incités à investir dans les entreprises par le biais d'instruments comme les fonds d'investissement de proximité (FIP) ou les FCPI qui bénéficient d'avantages fiscaux. Mais les ménages placent beaucoup moins leur épargne dans de tels produits aujourd'hui. Le système financier institutionnel – constitué des banques et des assurances – a notamment pour mission de transformer des dépôts à vue liquides en une épargne longue nourrissant les entreprises. Les excès passés de ce secteur ont entraîné un renforcement de la réglementation qui réduit sa capacité d'action. Les entreprises peuvent également réinvestir leurs revenus ou participer à des fonds d'investissement. Ce sont les grandes entreprises de technologie qui contribuent principalement à ces fonds afin d'externaliser leurs dépenses de recherche et de développement. Il s'agit d'une ressource financière que nous proposons de stimuler. Quant à l'État, il ne doit pas se substituer au système financier mais il doit l'accompagner. La création de la Banque publique d'investissement (BPI) soulève un grand espoir. Mais les acteurs publics doivent susciter la participation d'autres financements privés car le système financier ne doit pas être nationalisé.

Comme vous le voyez, Mesdames et Messieurs les députés, la situation du financement de l'investissement des entreprises n'est pas des plus favorables.

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