Nous sommes opposés à l'installation de ces téléphones fixes, qui ne seront qu'un nouveau problème pour nous, même avec des numéros bloqués : tous les détenus n'ont pas les mêmes moyens, certains pourront se regrouper pour téléphoner…
Quant aux regroupements, le problème qui se pose à Fresnes est que ces détenus étiquetés PRI se trouvent en promenade, en activités, en salle de musculation avec d'autres. Ils ne sont pas isolés du tout. Ce n'est donc pas la solution. Mais la création d'un établissement réservé à ces détenus ne nous paraît pas une bonne solution non plus : cela serait une bombe à retardement. Il ne sera pas possible de les isoler. J'ai moi-même travaillé dans un quartier d'isolement, et les détenus ne sont pas véritablement isolés : ils sortent de leurs cellules individuellement, mais à ce moment, les détenus peuvent se parler. On ne peut pas l'empêcher ! Ils peuvent aussi se parler par les fenêtres. J'ajoute qu'à Fresnes, ces détenus se considèrent comme privilégiés, et ils s'adressent directement aux chefs…
La solution ne réside-t-elle pas plutôt dans un travail en amont, avec des associations ? Aujourd'hui, il n'y a pas le moindre suivi. Aucun effort n'est fait pour déradicaliser ces gens-là : ils sont livrés à eux-mêmes. Dans chaque établissement, il devrait y avoir un petit quartier, avec des agents formés, mais aussi avec un suivi, des associations pour travailler avec eux.