Les sociétés du CAC 40 disposent de 140 milliards d'euros de trésorerie. La loi doit tout d'abord être appliquée ; dans un second temps, il faudra rapprocher le délai légal de paiement du seuil de trente jours.
Une autre spécificité française contrarie le potentiel de croissance de nos entreprises : le droit du travail. Les entrepreneurs ont peur d'embaucher, car cela représente un investissement difficilement réversible. Le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) est une procédure lourde, complexe et longue – entre neuf et dix-huit mois. Son coût est élevé : dans mon entreprise, il s'élève à 40 000 euros par salarié, ce qui représente huit ans et demi de contrat par employé. Vecteur de rigidité, le PSE rend difficile l'ajustement de l'emploi à la conjoncture et incite au recours à l'intérim et aux contrats à durée déterminée qui sont les seuls instruments de flexibilité – néanmoins chers puisque les CDD incluent une prime de 10 % de précarité – de notre droit du travail. C'est un cercle vicieux, car la souplesse renchérit le coût du travail, déjà trop élevé.
Cette situation affecte l'agilité de nos entreprises qui, insérées dans un contexte de concurrence internationale exacerbée, ne peuvent se développer et ne peuvent relever le défi d'une économie où ce ne sont plus « les gros qui mangent les petits » mais « les rapides qui dévorent les lents ». Or seule la croissance de l'activité peut assurer la protection de l'emploi des Français. L'inverse est faux.