La liberté de culte est assurée en prison.
S'agissant de la formation professionnelle, beaucoup a été dit. Nous regrettons qu'à Fresnes, à ce jour, seuls des personnels d'encadrement aient été formés ; les surveillants chargés des PRI, eux, ne l'ont pas été. Le jour de l'une de nos visites, l'agent chargé des vingt-cinq PRI de la division arrivait d'un autre service totalement différent, et n'avait reçu aucune consigne. Il se débrouillait comme il pouvait. Les surveillants ont bien sûr l'habitude de changer fréquemment de service et de lieu d'exercice. Mais il s'agit là de détenus très particuliers, et l'absence de formation aurait pu poser problème. L'administration doit arrêter de marcher sur la tête : tous doivent être formés, et tout de suite. Le jour de cette visite, la formation n'était pas même programmée...
Nous n'avons pas entendu parler de personnels radicalisés. Cela peut certainement arriver, car le recrutement n'est pas forcément très bon. Naguère, il y avait 30 000 candidats au concours pour 200 postes ; aujourd'hui, c'est plutôt 12 000 candidats pour 1 000 postes ! La sélection n'est donc pas la même. Certains agents peuvent être fragilisés à leur arrivée, mais c'est très certainement une infime minorité. J'appartiens à cette administration depuis trente ans, et je remarque surtout que les surveillants viennent de tous les horizons, appartiennent à toutes les religions : je peux me tromper, mais je n'ai pas l'impression que cela pose plus de problèmes aujourd'hui que cela n'en posait hier.
Monsieur le député, vous posez la question du rôle de la prison. Nous nous la posons tous ! Nous ne pouvons pas, nous l'avons dit en préambule, régler tous les problèmes que la société n'a pas réussi à régler. Ce n'est pas en prison que se fera la déradicalisation. Mais, en prison, quelle conduite tenir ? Et, à la sortie, qui prendra les anciens détenus en charge ?
La Belgique suit une voie différente de la nôtre, en condamnant notamment beaucoup moins.