Vous nous dites que le nombre de musulmans en France varie, selon les estimations, entre 4,4 millions et 6 à 7 millions, et l'on parle à leur propos de communauté musulmane. Mais « la communauté musulmane » est diverse : comme dans n'importe quelle communauté, il y a ceux qui ne croient pas, ceux qui croient et qui pratiquent, ceux qui croient mais ne pratiquent pas. J'ai le sentiment que l'on enferme dans cette notion tous les citoyens français de confession musulmane alors qu'ils n'ont pas la même pratique. Qu'en pensez-vous ?
Vous n'avez pas évoqué la formation des imams, qui est pourtant à l'ordre du jour, comme l'organisation de la représentation des musulmans. La difficulté, outre la diversité des pratiques, est que le musulman est censé avoir une relation directe à Dieu. Peut-on parler d'un islam de France, et que pourrait-il signifier ? On connaît les piliers de l'islam, mais comment organiser sa pratique dans le cadre de la République, en particulier de la laïcité ?
J'entends bien que le djihad résulte de la radicalisation, de l'intégrisme, qui prospèrent sur un terreau que l'on peut identifier ; mais la question se pose en parallèle de l'islam lui-même, de sa place et de son organisation en France.