Intervention de Olivier Falorni

Réunion du 21 janvier 2015 à 8h45
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Vous avez affirmé après les attentats de début janvier que le véritable sujet était de comprendre pourquoi l'islam était perçu comme un ennemi. Vous estimez que le rejet des musulmans dans les sociétés européennes alimente le recrutement des filières djihadistes. Le risque d'un creusement du fossé entre les musulmans et le reste de la population s'avère réel, les incidents ayant émaillé la minute de silence dans les établissements et le rejet de certains enseignements le confirmant malheureusement. Les jeunes habitant les banlieues peuvent faire l'objet de discriminations, quelles que soient leur religion ou leur couleur de peau, et manquent de repères et de connaissances de ce que signifient le vivre ensemble, la religion, la laïcité et la morale. Dans cette société de court terme, individualiste et où les idéologies sont affaiblies, ces sujets se posent de manière aiguë. Afin de défendre la laïcité contre ces menaces, Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche souhaite que l'enseignement laïc du fait religieux soit renforcé.

Quel rôle peut jouer l'école pour éviter que l'islam soit perçu comme un ennemi ? Faut-il y aborder différemment le fait religieux ?

Certaines propositions de l'observatoire de la laïcité, comme le développement effectif de l'enseignement laïc du fait religieux dans les établissements scolaires, font l'unanimité ; d'autres, comme le soutien à la création d'établissements privés de théologie musulmane et de formation à l'islamologie ou l'instauration de conseillers humanistes chargés d'aider les détenus à résister à l'influence de mouvements extrémistes, provoquent au contraire un vif débat. Les signes d'appartenances à l'islam sont devenus plus visibles qu'au cours de la précédente décennie. Certains en appellent à une application plus ferme de la laïcité pour conjurer l'échec de l'intégration. A contrario, M.Jean Baubérot défend l'esprit et la lettre de la loi de 1905 portant séparation des églises et de l'État, car il estime qu'il s'agit d'une loi de paix sociale permettant la manifestation du religieux dans l'espace public ; il pense que la nouvelle laïcité diffère de celle de 1905 et porte en elle le risque d'être liberticide, contre-productive et de nourrir des ressentis victimaires. Je ne partage pas cette position, mais quelle est la vôtre ?

1 commentaire :

Le 08/10/2015 à 14:56, laïc a dit :

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"Quel rôle peut jouer l'école pour éviter que l'islam soit perçu comme un ennemi ? Faut-il y aborder différemment le fait religieux ?"

Encore faut-il que l'islam ne soit pas réellement un ennemi, ce qui est loin d'être prouvé. Et ce n'est pas à l'école d'influencer de manière délibérée, donc fausse, le jugement des élèves. C'est la vérité historique qui doit être enseignée à l'école, pas le mensonge politique. Ce n'est pas parce que l'Etat français a des relations avec certains pays musulmans qu'au nom de ces relations la vérité historique doit être tronquée, l'histoire revisitée et révisée, et le jugement des petits français façonnés selon les objectifs politiques de la caste politique au pouvoir.

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