Merci, monsieur le président.
Le récent rapatriement vers l'hexagone des 160 kilogrammes d'or saisis sur les sites d'orpaillage clandestin de Guyane a suscité une très vive émotion au sein de la population, qui s'estime doublement flouée et souhaite obtenir des garanties quant à la volonté du Gouvernement de favoriser un arbitrage équitable en faveur de la Guyane. Nicolas Sarkozy, lorsqu'il était Président de la République, avait publiquement pris l'engagement que la recette découlant de l'or saisi serve en priorité à la consolidation des finances exsangues des communes isolées ou enclavées, qui sont celles qui subissent le plus durement les conséquences négatives de l'orpaillage illégal.
À titre d'exemple, tandis que les barges du Surinam récupèrent de l'or dans le lit du fleuve Maroni, les habitants et notamment les enfants des villages dépendant de la commune d'Apatou, située côté guyanais, continuent de boire l'eau du fleuve polluée au mercure ou au cyanure. Par ailleurs, faute de moyens, trois hélicoptères Puma sur cinq parmi ceux qui assurent les missions de lutte contre l'orpaillage clandestin sont actuellement en panne, ce qui a fait dire à un média local que « l'aigle harpie était un moineau tombé de son nid ».
Sur la foi de ces vérités et au nom des valeurs fondamentales de la République que je défends, je souhaiterais que le Gouvernement engage l'arbitrage nécessaire qui permettrait à la Guyane de bénéficier au minimum de 50 % de la recette issue de cet or saisi. En outre, en raison de la profonde déliquescence économique de certaines communes enclavées ou isolées de notre région, le Gouvernement pourrait-il engager la promotion de ce principe en règle générale, dans l'attente des nouveaux dispositifs pérennes qui mettraient définitivement la Guyane sur les voies du développement ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR sur quelques bancs du groupe SRC.)