Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 3 juin 2015 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Nous recevons M. Fabrice Leggeri, directeur exécutif de l'Agence européenne Frontex, chargée de la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures de l'Union européenne, et M. Luc Derepas, directeur général des étrangers en France au ministère de l'intérieur, qui est à ce titre responsable des politiques d'immigration et d'asile, pour une audition sur la situation migratoire en Méditerranée.

Je rappelle que 5 000 personnes ont été secourues en Méditerranée le week-end dernier dans le cadre de l'opération Triton coordonnée par Frontex. En 2014, environ 170 000 immigrants irréguliers auraient traversé la Méditerranée centrale, avec de nombreuses victimes, et les flux continuent, semble-t-il, à augmenter.

Dans ce contexte, la Commission européenne a présenté le 27 mai dernier une première série de propositions concrètes. Elle propose que l'on ne laisse pas l'Italie et la Grèce, qui sont les principaux points d'entrée, assurer seules l'accueil des migrants et que l'on organise une certaine répartition sur le territoire de l'Union. Elle a aussi défini un programme de réinstallation de 20 000 personnes, en lien avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), ainsi qu'un plan d'action contre le trafic de migrants.

Lors de la réunion extraordinaire du Conseil européen du 23 avril dernier, les États membres s'étaient engagés à prendre rapidement des mesures pour sauver des vies en Méditerranée, lutter contre les trafiquants, prévenir les flux migratoires irréguliers et renforcer la solidarité et la responsabilité au niveau de l'Union.

Sur ces questions, il faudrait pouvoir prendre des mesures immédiates – vous allez d'ailleurs nous expliquer comment vous travaillez – et engager un travail de plus long terme, en s'attaquant aux causes de ces migrations – crises politiques, guerres, mais aussi une situation économique et sociale souvent désastreuse dans les pays d'origine –, et en développant la coopération entre États. Par ailleurs, on n'a jamais vraiment réussi à mettre en place une politique de l'asile européenne.

Pouvez-vous nous faire un point précis sur la situation et sur l'opération Triton, en nous donnant aussi votre appréciation ? Après les récentes déclarations sur les quotas, qui ont une connotation négative en France, pouvez-vous clarifier ce que notre pays demande précisément à l'Union européenne en matière de répartition et quelle sera notre position de négociation à Bruxelles ?

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