Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 3 juin 2015 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Il s'agit de questions politiques fondamentales qui appellent des choix gouvernementaux.

Le premier choix est celui du devenir de l'accord de Schengen, conçu dans une période où l'Europe n'était pas confrontée à ce choc migratoire. De toute évidence, cet accord est par terre aujourd'hui, dans la mesure où il y a un clivage entre les pays de destination et les pays de transit. J'ai vu, lorsque j'étais ministre, la Grèce et l'Italie transférer les migrants de l'autre côté de la frontière tant pour l'accueil que pour les demandes d'asile. Cette fracture est compliquée à régler. Mais si nous continuons ainsi, nous aurons un véritable problème politique, qui conduira sans doute à un retour à des frontières nationales.

Deuxièmement, certains pays n'ont pas leur place dans le système et doivent rester à l'extérieur de celui-ci – je pense à la Bulgarie et à la Roumanie.

Il y a par ailleurs un problème majeur s'agissant de la Turquie, qui excelle à faire passer les djihadistes de l'autre côté et à faire entrer les clandestins vers la Grèce. Et je ne suis pas sûr que le déploiement d'une personne à la délégation de l'Union à Ankara suffise à le régler ! Le fait que ce pays ne joue pas le jeu doit nous inciter à revoir certains dispositifs européens à son égard.

Enfin, je n'ai pas bien compris la position du Gouvernement sur la question des quotas, le ministre de l'intérieur ayant d'abord dit qu'il était pour, puis le Premier ministre qu'il était contre. On ne peut accepter l'idée que vous allez faire un premier tri entre ceux qui ont droit à l'asile et les autres ; cela est contraire à la législation européenne. Le groupe Les Républicains est opposé à ce que la Commission dise aux États combien d'immigrés supplémentaires susceptibles d'avoir le droit d'asile seraient accueillis par eux. Il suffit de voir ce qui s'est passé ces derniers jours porte de La Chapelle pour le comprendre.

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