Intervention de Emmanuel Macron

Réunion du 11 juin 2015 à 10h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi pour la croissance et l'activité

Emmanuel Macron, ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique :

Je ne nie pas que ce biais existe, mais une enseigne de commerce alimentaire, aujourd'hui, ne vend de livres qu'à titre accessoire. Le système ne saurait être parfait, sauf à considérer qu'il faille spécialiser étroitement les commerces. Mais si l'on venait à traiter cette question comme le propose le Sénat, on laisserait se développer des enseignes qui vendraient de l'électroménager ou de l'informatique non à titre accessoire, mais à parité avec les biens culturels, voire davantage – car le problème, c'est qu'ensuite on ne s'arrête plus.

Nous ferons très précisément le bilan de la loi pour les grands libraires indépendants et la FNAC. Vous constaterez alors que nous aurons traité l'essentiel des cas. Pour ceux que nous n'aurons pas traités, nous ferons un travail plus fin avec les élus et avec l'entreprise, afin de trouver des ouvertures.

Reste que, concrètement, la question de la FNAC de Bordeaux a été réglée par ce classement de la ville en zone touristique. Celle de la FNAC de Bercy ne l'est pas, car elle n'est pas classée en zone touristique. Il s'agit en réalité de régler une dizaine de cas en France, soit parce qu'il n'y a pas assez de dimanches du maire, soit parce que la classification en zone touristique n'a pas été faite. Le problème est là. Je pense que nous pouvons le traiter autrement qu'en l'inscrivant dans la loi et en ouvrant un autre front. Il y a un travail à faire, par exemple, avec la mairie de Paris pour voir si Bercy ne pourrait pas être classé en zone touristique afin que la FNAC puisse y ouvrir le dimanche.

Vous avez raison, le système n'est pas parfait aujourd'hui, mais nous le rendrions encore plus déséquilibré en allant dans le sens souhaité par le Sénat.

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