Nous avons, disais-je, à jouer notre rôle de parlementaires, d'autant que nous parlons d'un dossier important pour notre pays et pour sa filière nucléaire. La mission de contrôle du Parlement, au reste, s'impose à tous : qu'a fait, de ce point de vue, l'actuelle opposition pendant les dix ans où elle était aux affaires ? Les questions qu'elle pose aujourd'hui pouvaient être posées hier et même avant-hier.
L'État, on le sait, a parfois tendance à confondre les rôles et les genres. Pour préparer l'avenir, il importe donc, à un moment comme celui-ci, de porter un regard lucide sur le passé. L'État actionnaire a d'abord à défendre l'intérêt social de l'entreprise ; à ce titre il est directement concerné par les problèmes de gestion dont vous avez parlé.
Il en va de même pour la maîtrise des grands projets, que Denis Baupin avait évoquée dans le cadre d'une commission d'enquête relative aux coûts de la filière nucléaire, s'agissant notamment des coûts d'un projet comme l'EPR : l'État actionnaire, en ce domaine, ne doit-il pas assurer un suivi rigoureux ?
En tant que puissance publique dépositaire des intérêts de la nation, l'État défend aussi des choix stratégiques qui dépassent les entreprises elles-mêmes. On a parlé, par exemple, d'un modèle français d'organisation de la filière nucléaire, qui s'est construit en plusieurs étapes. Quel bilan peut-on en tirer ? La situation actuelle n'invite-t-elle pas à s'interroger sur le modèle le plus adéquat pour préparer l'avenir ? Comment envisager les enjeux de politique industrielle et les perspectives à l'étranger, au vu de l'expérience des dernières années et des difficultés d'organisation de notre filière nucléaire ?
Enfin, qu'en est-il de la transition énergétique pour Areva et de son investissement dans les énergies renouvelables ?