Merci de nous avoir exposé les enjeux du groupe et les problèmes auxquels il est confronté.
Dans ce contexte, votre présence au conseil d'administration d'EDF constitue-t-elle un atout ou une difficulté ? A-t-elle une utilité pour Areva et pour la filière ? Cette situation a-t-elle vocation à perdurer ?
J'émettrai quelques réserves sur la qualité du dialogue social : si je salue l'intérêt que vous lui portez, je constate également une certaine démobilisation des salariés. On peut notamment craindre une fuite des compétences et, à moyen et long terme, une perte de savoir-faire. Quelles actions entendez-vous mettre en oeuvre pour faire renaître la flamme chez les salariés, qui se sentent aujourd'hui désemparés, voire malmenés après la publication de certains niveaux de rémunération et de primes ? Cela alimente chez eux un sentiment d'injustice et de stigmatisation.
J'aimerais aussi avoir des garanties sur la préservation des compétences-clés de la filière. Quelles garanties pouvez-vous nous donner, par exemple, sur la sûreté des installations et sur les activités du cycle du combustible ? Le resserrement du périmètre d'Areva peut en effet avoir des conséquences sur le maintien de certains personnels in situ.
Le flou qui entoure l'avenir du groupe a déjà des effets sur nos territoires, la sous-traitance ayant ralenti ses prévisions de recrutement et de formation. Cette situation ne laisse évidemment pas de nous inquiéter. Y a-t-il un plan de substitution et, le cas échéant, quels en seraient les contours pour les sous-traitants ?
Je conclus sur la stratégie industrielle et ses conséquences pour nos bassins de vie et d'emploi. Je prends acte du transfert de l'activité réacteurs à EDF, mais ne se prive-t-on pas, ce faisant, de ressources financières essentielles au maintien à un haut niveau de l'activité du cycle du combustible ? Quel sort sera réservé, à un horizon de trois ou quatre ans, au site de Melox à Bagnols-sur-Cèze, dans la communauté du Gard rhodanien ?