Madame la députée, je vous prie tout d’abord de bien vouloir excuser l’absence du ministre de l’intérieur.
Le Gouvernement partage pleinement votre souhait de faire prévaloir une laïcité de dialogue et de concorde, qui permette de rassembler nos concitoyens autour de valeurs communes plutôt que de les opposer les uns aux autres. C’est dans cet esprit qu’a été réunie hier à Paris, au ministère de l’intérieur, une instance de dialogue avec l’islam de France, qui a été ouverte par le Premier ministre et à laquelle ont participé 150 représentants du culte musulman, autour du Conseil français du culte musulman, afin d’examiner avec les représentants de l’État des questions très concrètes liées à l’exercice du culte musulman : la construction et la gestion des lieux de culte, le statut des aumôniers et des imams, l’organisation des pratiques rituelles, la protection des lieux de culte et la lutte contre les actes anti-musulmans. Cette instance a vocation à se réunir au moins une fois par an. Il existe par ailleurs, comme vous le savez, une instance de dialogue avec l’Église catholique.
C’est dans le même esprit que le Gouvernement souhaite encourager les initiatives locales prises pour encourager le dialogue entre les représentants des cultes, comme celle dont vous faites état à Bordeaux. En effet, si le dialogue interreligieux, dans sa dimension théologique, n’est nullement du ressort de l’État, la coexistence des différentes familles spirituelles et les échanges qu’elles peuvent nouer afin de contribuer au vivre-ensemble constituent un sujet dont il ne saurait se désintéresser.
Le ministère de l’intérieur a donc commandé à l’Inspection générale de l’administration un rapport sur le dialogue interreligieux et la laïcité républicaine. Il s’agit de recenser les initiatives existantes, de dresser la liste des bonnes pratiques qui pourraient être diffusées à l’échelle nationale et d’examiner le rôle que pourraient jouer, le cas échéant, les préfets et les services en charge de la politique de la ville, en vue de les encourager.
Madame la députée, le Gouvernement ne manquera pas de vous tenir informée des conclusions de ce rapport et des suites qu’il se proposera de lui donner.