Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du 16 juin 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Centre socio-culturel d'etouvie à amiens

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Monsieur le secrétaire d’État, le centre socioculturel d’Etouvie, situé dans un quartier prioritaire d’Amiens, réalise depuis de nombreuses années un travail remarquable et unanimement reconnu en direction des habitants. Pourtant l’avenir de cette structure est aujourd’hui menacé du fait de ses difficultés de financement. En 2011, l’État a réduit ses subventions, invitant le CSC d’Etouvie à se tourner vers le Fonds social européen, le FSE.

Depuis, la santé financière de ce centre socioculturel est de plus en plus précaire, situation qui s’aggrave dangereusement en l’absence de reconduction des aides du FSE, alors même que les besoins sont plus importants que jamais. En dépit de l’immense implication d’une équipe de professionnels et de bénévoles pour favoriser le lien social, la structure sera dans un premier temps forcée de revoir à la baisse toutes ses actions, ce qui suscite de nombreuses inquiétudes et entraîne une forte mobilisation dans le quartier, témoignant de l’attachement des habitants à ce centre social.

Sur le territoire français, de nombreux centres sociaux font face à des difficultés similaires alors même qu’ils sont censés constituer le point d’appui de la politique de la ville. Si l’exemple d’Etouvie est si marquant, c’est parce que le Gouvernement avait choisi de faire d’Amiens un laboratoire de cette politique et que le CSC d’Etouvie fait partie des douze sites pilotes en France pour l’expérimentation des tables citoyennes. Le fossé entre les ambitions affichées par le Gouvernement et la réalité locale est source d’incompréhension.

Si les CSC sont moins présents, qui prendra le relais pour faire vivre ces quartiers et ces jeunes ? Qui va s’occuper de ces populations : d’autres associations qui sont elles-mêmes en difficulté ?

Je souhaiterais donc vous interroger, d’une part, sur ce que peut faire l’État afin de préserver cet outil dont le caractère indispensable a été réaffirmé après le 11 janvier et lui assurer des moyens pérennes et, d’autre part, sur le suivi de l’utilisation de la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale par les collectivités signataires d’un contrat de ville.

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